La saison des pluies…

Depuis deux mois, nous sommes en pleine saison des pluies. Pas très amusant, me direz-vous, mais il faut bien que le riz pousse! Ici, tout le monde l’attendait avec impatience. Les mois d’avril et mai, ayant été torrides, il fallait un petit coup de frais pour redonner de l’énergie à tout le monde.

Les rizières du petit village de Lekati

Les rizières du petit village de Lekati

Ici, ce n’est pas comme la mousson indienne, il ne pleut pas des torrents sans arrêt… Et heureusement. Même si les pluies peuvent être violentes et longues, elles durent rarement plus d’une semaine non-stop. Un petit rayon de soleil de temps à autre et, sans crier gare, la pluie revient. Il faut être rapide, une fois qu’une goutte se fait sentir, il faut s’abriter, sans quoi on se retrouve vite trempé. Et là, c’est la catastrophe, une fois les habits mouillés, ils ne sèchent plus. En effet, même lorsque la pluie s’arrête, l’air reste horriblement humide. Nos habits passent donc des heures devant les ventilateurs, ce qui dégage une « agréable » odeur de moisi. Ah oui, pas très glamour la saison des pluies :  les habits pourrissent, les bêbêtes s’invitent plus souvent dans la cabane, celle-ci fuit, les coupures d’eau deviennent de plus en plus courantes, il faut donc se laver à l’eau de pluie qu’on récolte dans des seaux… Certains volontaires ont même les orteils qui moisissent (à force d’avoir toujours les pieds trempés). Pas de bol! Heureusement, pour le moment, nos pieds sont encore épargnés!

Inondations dans le centre de Maesot

Inondations dans le centre de Maesot

La semaine passée, nous avons eu de graves inondations à Maesot. Définie comme « zone sinistrée » par la chaîne de TV nationale, notre petite ville a bien souffert pendant quelques jours. La rivière Moei, qui sépare la Birmanie de la Thaïlande, et se situe à 10 min en moto de notre cabane, a complètement débordé. Elle a ravagé les habitations des gens et envahi le grand marché couvert. Les birmans, prenant toujours les choses avec bonne humeur (malgré la gravité de la situation), ont sorti des chambres à air de camions pour en faire des bouées. De notre côté, la rue principale de Maesot était difficilement accessible : on avait de l’eau jusqu’au dessus des genoux et il y avait pas mal de courant. Bref, il fallait rester vigilant pour ne pas tomber dans un trou ou glisser. Une fois à notre cabane,  il n’y avait plus de soucis car celle-ci est sur pilotis.

Suite aux inondations, le petit village de Padeh, à côté de Maesot, a aussi subit quelques dégâts. Principalement son école qui s’est effondrée suite aux glissements de terrain. Heureusement l’accident a eu lieu un dimanche, l’école était donc vide et les villageois avaient eu le temps de prendre des mesures pour créer un périmètre de sécurité. La bonne nouvelle est que l’école sera reconstruite gratuitement par le gouvernement.

Voilà pour les dernières nouvelles croustillantes et humides de Thaïlande. Notre moral est toujours excellent, et on se réjouit de vous raconter la suite de nos prochaines aventures.

Les bonnets de douche sont de sortie

Les bonnets de douche sont de sortie

Niveau de l'eau jusqu'à la taille

Niveau de l’eau jusqu’à la taille

Habitations inondées

Habitations inondées

La rivière Moei, frontière entre la Birmanie et la Thaïlande

La rivière Moei, frontière entre la Birmanie et la Thaïlande

Les perles du Golfe de Thaïlande…

Après 6 mois de travail, nous avions une petite envie de vacances…et surtout de visiter les îles. C’était le seul endroit où nous n’avions pas encore eu la chance d’aller. En effet, grâce à notre mission, nous sommes amenés à travailler partout dans le pays. Grâce à l’excellent réseau de bus, nous avons fait le pays dans tous les sens.

Le but était de combiner nos vacances avec la visite d’un de nos points de vente qui se trouve sur une minuscule île du le Golfe de Thaïlande. Koh Tan est une petite île presque déserte habitée par 23 habitants seulement. C’est sur ce petit paradis que se trouve le magasin partenaire qui vend nos produits.

Une fois par jour, un petit bateau de touristes y débarque pour profiter du calme de l’île et pour admirer la beauté spectaculaire du paysage.

Nous sommes restés 2 jours à Koh Tan où nous avons fait l’inventaire des produits restants dans la boutique. Là, nous avons remarqué que nos produits s’oxydent vite et qu’il nous fallait trouver un plan B.

ImageUne fois ces « problèmes » réglés, nous sommes partis en direction de Koh Samui pour commencer notre semaine de vacances. Quelle beauté! Ma première pensée à l’arrivée « hé bien, c’est la première fois que les magazines ne nous mentent pas ». En effet, les paysages dignes des plus belles photos étaient sous nos yeux. Une eau turquoise et transparente laissant entrevoir les fonds marins, un sable blanc et…très peu de touristes. Une pure merveille. Manque de chance, une allergie arrivée soudainement m’a empêché de profiter de l’eau pendant notre séjour de 2 jours sur l’île…Benoît, quant à lui, s’est amusé pour deux.

Nous quittons Koh Samui pour rejoindre le « cadeau d’anniversaire » de Benoit: une petite croisière de deux jours à bord d’un voilier en bois, l’Itsaramaï. Nous étions 6 à bord: le capitaine, sa femme thaïe, deux français et nous. Image

A peine arrivés, nous mettons les voiles en direction du Parc National Maritime d’Angtong. Ce parc, situé entre Koh Samui et Koh Phangan, est composé de 42 îles désertes et renferme les plus beaux trésors du Golfe de Thaïlande. Inutile de vous dire que nous nous sentions seuls au monde.Image

Au programme: kayak entre les îles, visites de grottes, snorkeling dans de charmantes petites criques, promenades sur les îles et montée jusqu’au sommet, pèche aux calamars, nuit à la belle étoile sur le voilier…Bref, deux jours au paradis avant d’amarrer à Koh Phangan.

Koh Phangan est la 5ème plus grande île de Thaïlande. Elle est connue pour son côté sauvage et préservé, ainsi que pour les Full Moon Parties rassemblant tous les mois des milliers de fêtards. A peine arrivé, Benoit est pris d’un horrible mal de crâne. L’hôpital de Koh Phangan (très mal réputé) ne sait pas nous aider: le médecin de 20 ans, sous qualifié, examine le visage de Benoit avec un cure-dents (technique étrange) et fini par le joker « appel téléphonique à un collègue », pas plus qualifié. Bref, c’est au pas de course que nous prenons un bateau grande vitesse pour Koh Samui afin d’avoir une consultation plus professionnelle. Le diagnostique révèle une sinusite. Cette fois, c’est au tour de Benoit de me regarder m’amuser à la plage. Pas de chance! Nous retournons illico à Koh Phangan avec le dernier bateau de la journée. 

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Une fois Benoit sur pieds, nous partons en direction de Koh Tao, qui signifie l’île tortue, pour terminer nos vacances. Cette petite île était encore, il y a quelques décennies, une prison. Etant entourée de requins, les prisonniers ne pouvaient s’évader. Voilà +- 30 ans que l’île a été découverte par des européens…Elle est ainsi devenue rapidement touristique. Ce petit paradis est magnifique et ses fonds marins sont de loin les plus beaux et riches qu’on ait vu. L’eau est d’une transparence incroyable et les poissons magnifiques. Il est très courant de se retrouver en plein milieu d’un banc de poissons multicolores en train de chercher à manger sur le corail. On y voit également beaucoup de requins à pointes noires qui sont, pour la plupart, inoffensifs (se nourrissant majoritairement de plancton). DSC07224

C’est plein de beaux souvenirs que nous retournons sur Maesot, pour 6 nouveaux mois de mission.

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Notre mission en Thaïlande…

Hé non, contrairement à ce que certains pensent, nous ne sommes pas ici juste pour le soleil et le paysage ! Même si ça aide, en effet…

Tout d’abord, il est important d’expliquer ce que veut dire « partir en mission ». Partir en mission, ça veut dire être prêt à donner tout son temps, pour une durée déterminée, sans choisir ni le lieu ni ce qu’on va y faire. En gros, c’est accepter de faire confiance à un organisme (dans notre cas, les MEP) qui ne nous connaît pas ou peu, il faut donc être prêt à tout ! Vous allez me dire « c’est pas un peu risqué ? Et quoi si la mission ne te correspond pas ? » Hé bien, pas de bol, j’ai envie de dire ! Mais en général, quand on part avec un organisme catholique, on pense que ce n’est pas à nous de choisir notre mission, mais que « c’est notre mission qui nous choisi » comme on dit ici. Donc quand on part avec cette idée en tête, on s’adapte à tout assez facilement. D’ailleurs, je connais peu de volontaires qui ne sont pas ravis de leur mission. Nous avons une amie volontaire qui avait postulé pour 6 mois de mission, elle voulait s’occuper d’enfants et être dans un pays pauvre. Elle s’est retrouvée avec une mission de 3 mois, en Corée, dans un centre pour personnes agées. Au début, quand on vous attribue votre mission, ça peut faire peur, surtout quand on nous donne l’inverse de ce qu’on a demandé. C’est là qu’est le défi ! Si c’est bien notre mission qui nous a choisi, alors c’est un signe pour nous pousser de l’avant, nous donner l’occasion de faire quelque chose que nous n’aurions jamais osé avant et donner le maximum pour y arriver.

Partir en mission, c’est donner son temps pour les autres, et accepter de passer souvent après. Il faut donc se rendre disponible au maximum, car les meilleurs moments de mission sont souvent dûs à des imprévus.

Assez blablaté, en quoi consiste notre mission ?

Notre mission comporte différents aspects. Tout d’abord nous habitons une petite maison, au cœur de Mae Sot, qui sert de point de ralliement aux volontaires en mission près de chez nous.

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Nous avons donc très souvent du passage c’est pourquoi notre « cabane » est bien alimentée en livres, jeux de société…Occasionnellement, nous avons aussi la chance d’accueillir certains karens, comme Kitirot et Layo (du village de Mae Woei Clo). Cette mission d’accueil consiste d’une part à recevoir les volontaires de passage, et d’autre part, à aider pour l’organisation des week-ends volontaires qui ont lieu toutes les 6 semaines. Etant sur Mae Sot, qui est une ville, il nous est souvent demandé de rendre des petits services pratiques aux autres volontaires étant en mission dans des villages de montagnes : achat de tickets de bus, d’avion, recherche d’horaires et d’informations…

Un second aspect de notre mission est de travailler pour la coopérative de tissage « Terres Karens » (http://www.terres-karens.org/), créée par un ancien volontaire MEP, Alexis Balmont. Nous travaillons avec Jean-Baptiste Lassalas, en poste à Mae Woei Clo, village karen d’une centaine d’habitants situé au nord de Mae Sot (+- 5 heures de route en pick-up). Le principal objectif de Terres Karens est de faire travailler les femmes tisserandes du village afin qu’elles puissent trouver une source de revenus. Elles confectionnent des lés de tissus avec les fils que la coopérative a achetés, puis elles les vendent à la coopérative qui nous livre ensuite ces lés.

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Notre cabane contient donc trois armoires remplies et notre mission est de trouver des débouchés pour tous ces lés qui s’amoncellent. Beaucoup de lés sont achetés par « Esprit Karen », association fondée par des expatriées à Bangkok qui y organisent des ventes régulières de sacs à main, essuies de plage, trousses en tout genre, porte-clés, cartables, coussins, etc. Nous travaillons actuellement avec deux ateliers de couture chargés de confectionner des produits avec ces lés.

Le premier, situé à Mae Woei Clo, réalise les produits destinés aux points de vente en Thaïlande. Nous en avons deux pour le moment : l’un à Mae Sot (le magasin Fare Trade : Weave), l’autre à Koh Tan (dans les îles, près de Koh Samui dans le Golfe de Thailande). Notre travail consiste, entre autres, à chercher de nouveaux points de ventes en Thaïlande. Nous sommes actuellement en train de créer un catalogue des produits réalisés à Mae Woei. L’autre atelier se trouve à Maesai, une ville au nord de la Thaïlande située à 9h de route de Mae Sot. Cet atelier appartient à une école fondée par la communauté de Bétharram où de jeunes étudiantes apprennent la couture. Les produits qui y sont confectionnés sont imaginés/créés par Esprit Karen et Terres Karens (anciens volontaires et nous-mêmes) mais sont destinés au marché français où d’anciens volontaires MEP se chargent de trouver des débouchés.

Récemment, avec l’aide du volontaire sur Mae Woei Clo, nous avons réalisé un dossier de demande de fonds pour la nouvelle construction de bâtiments pou

r l’atelier de couture du village. En effet, ce projet nécessite des donateurs en France et en Thaïlande.

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Un autre aspect de notre mission est de donner cours en anglais à la New Blood School. Cette petite école se situe en dehors de Mae Sot, à 15 min en moto. Les étudiants sont des réfugiés Birmans, ayant entre 3 et 22 ans. Nous enseignons chacun 9 heures de cours par semaine, réparties sur 3 matinées (du mardi au jeudi). J’enseigne l’anglais à des jeunes de deux niveaux : Grade 8 (15-16 ans) et les Post 10 (17-22 ans). Les grands ont un

niveau d’anglais relativement élevé et ce dernier mois, je les a préparé afin de réussir leur examen d’entrée à l’université. Benoit, quant à lui, enseigne les mathématiques en anglais aux Grade 9 (16-17 ans) et de l’anglais aux Grade 6 (14-15 ans) et aux Grade 7 (15-16 ans). Les classes ne ressemblent évidemment pas à ce qu’on a en Europe. Par exemple, Benoit et moi enseignons dans dans une grande salle dans laquelle il y a trois classes différentes, sans cloisons pour les séparer. La classe de Benoit est tournée vers le Nord, la mienne est vers l’Ouest et vers le Sud est celle d’un prof thaï qui s’endort tout le temps en plein cours. Il n’y a pas vraiment de frontières entre les élèves de l’un ou de l’autre, ils suivent juste le cours le plus drôle et intéressant du moment.  C’est donc souvent le capharnaüm, je vous laisse imaginer 🙂

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Nous sommes également en charge d’un projet de construction dans cette école. Une association française, les « 10 Kilo’mep », participent au financement d’un bâtiment en dur, qui comportera 3 classes séparées. Le dossier est réalisé, nous n’attendons plus que les fonds de la Fran

ce afin de débuter la construction. En espérant que ça se concrétise avant la saison des pluies, sinon on ferait mieux d’être sponsorisé par « K-WAY » 🙂

Voilà, maintenant vous avez une idée un peu plus précise de ce qu’on fabrique ici J La suite sera pour de nouvelles aventures belgo-franco-thaïo-karen… « Tcheu khan maï » comme on dit ici (« à très bientôt ») !

Invités à un mariage Karen

DSC05209Quelques semaines avant janvier, nous avions reçu une belle petite enveloppe rose avec dedans…une invitation de mariage rédigée en Thaï. Quelle joie d’être invités à un événement pareil ici en Thaïlande. Le 2 janvier, avec une dizaine de volontaires, nous nous sommes rendus à Mae Woei Clo, magnifique petit village reculé dans les montagnes. Après 5 heures de route (dont une bonne partie sur une piste cabossée) dans la benne du 4×4, entassés les uns sur les autres, nous arrivions enfin dans ce petit coin de paradis. Il était à peine 19h que le village s’était à peu près déjà entièrement endormi. En effet, dans ces petits villages reculés, on vit en fonction du soleil, on se lève donc très tôt pour se coucher dès la tombée de la nuit. Les seuls qui étaient toujours debout étaient les mariés, la chorale et les hommes qui tuent les cochons pour le repas du lendemain. A peine arrivé, on nous réquisitionne tous pour une répétition de chorale. Il faut savoir que les Karens chantent très bien, et aiment la polyphonie…Parfait, on prend vite le pli et chacun repère la voix qu’il va chanter le lendemain.

Les hommes qui préparent les cochons pour le repas du lendemain

Les hommes qui préparent les cochons pour le repas du lendemain

Ce mariage était un mariage assez somptueux car le marié était le bras droit du Père Alain (Prêtre du village) et la mariée était la fille d’une famille assez aisée dans le village. Autant dire qu’on a été reçu comme des rois et qu’ils ont prévus 12 cochons entiers pour nourrir les invités (hé oui, chez les Karens…on mange tout 😦 Toute la nuit, des hommes se sont relayés pour les tuer et les cuire. L’un d’eux était si gros, que les hommes ont dû le pendre pour arriver à le tuer (enfin, on n’a pas trop compris l’histoire de la pendaison du cochon, mais visiblement c’était une grande première).

Pas question d’aller dormir sans faire le tour des maisons du village. On visite donc les oncles, tantes, cousins, voisins…même si les enfants dorment dans la pièce, on s’assied tous à coté d’eux et on chante bien fort des chansons karens et françaises en clappant dans les mains. Il y toujours un vieil oncle qui veut déboucher plusieurs bouteilles d’alcool de riz, et la tradition veut qu’une bouteille ouverte doit toujours être finie le même soir. Si on compte 7 maisons à visiter, 10 vieux oncles à tendance alcoolique et 15 bouteilles d’alcool de riz… Ca fait beaucoup de verres par personne, je vous laisse compter. Surtout que tout le monde boit dans le même verre, ce qui est super hygiénique! 🙂

Tout le monde chante et boit pendant que les enfants et grands-parents dorment dans la pièce

Tout le monde chante et boit pendant que les enfants et grands-parents dorment dans la pièce

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Tournée des maisons la veille du mariage

Le soir, une des familles du village a prêté sa maison pour y accueillir tous les volontaires. Une couverture pour faire office de matelas, et une autre contre le froid, et le tour est joué.

Debout le lendemain à 7 heures pour un petit déjeuné de « fête »: une sorte de rizotto au cochon de la veille avec quelques fourmis dedans pour ajouter du goût à la sauce… Après le repas, toutes les filles devaient se rendre devant la maison de la mariée, et tous les hommes étaient attendus devant la maison du marié. De là commença une longue et magnifique procession à travers tout le village, jusqu’à ce que le groupe des hommes rencontre celui des femmes… Ensemble, tout le monde se dirigea ensuite vers l’église. Selon la tradition Karen, lors des mariages, deux femmes sont habillées en mariées et deux hommes sont habillés en marié. Les « doublures » respectives des mariés sont en fait leurs témoins. Leur apparence est identique à celle des mariés afin d’embrouiller les esprits malfaisants qui voudraient jeter de mauvais sorts aux jeunes mariés. Il faut savoir que les Karens ont une peur bleue des esprits.

La mariée et sa "doublure-témoin"

La mariée et sa « doublure-témoin »

La messe était très joyeuse et animée, surtout que les Karens n’ont pas les mêmes retenues que chez nous: du coté des femmes, l’une d’entre elle n’arrêtait pas de faire des renvois bruyants tandis que chez les hommes, certains avaient des soucis gastriques qui ne les gênaient pas le moins du monde. Bref, tout le monde est très nature et c’est fort marrant!

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Après la messe, direction la maison des parents de la mariée où on eut droit a un festin digne des 1001 nuits: plein de délicieux petits plats dans tous les coins (toutes sortes de curry épicés ou non, de variétés de légumes, omelettes et grillades en tout genre…). Après une heure où tout le monde s’empiffre jusqu’à ne plus savoir ce qu’est un estomac vide on nous dit… »rendez-vous maintenant dans la maison des parents du mariés pour continuer le repas »…et là, tous les blancs se regardent avec un air déconfit! Par politesse, on s’est servi d’un peu de tout, mais on ne se sentait plus très bien 🙂

La tradition veut que tous les invités quittent le mariage avant l’heure de midi, sinon cela risque de porter malheur aux mariés… Nous voilà donc tous retournés dans notre 4×4, et c’est reparti pour 5 heures de route en s’arrêtant dans tous les villages pour y redéposer les volontaires dans leurs missions respectives.

Repas du matin du jour J

Repas du matin du jour J

Rivière de Mae Woei

Les deux "mariées"

Les deux « mariées »

Procession où les hommes (gauche) rejoignent les femmes (droite)

Procession où les hommes (gauche) rejoignent les femmes (droite)

Ca y est, ils se sont dit OUI! Pas de baiser mais un traditionnel Wai (mains jointes)
Ca y est, ils se sont dit OUI! Pas de baiser mais un traditionnel Wai (mains jointes)

Les mariés avec les volontaires

Les mariés avec les volontaires

Un second noël à la Karen : à Tintat, petit village de montagnes

Le village de Tintat à l'heure de repas

Le village de Tintat à l’heure de repas

Ici, on fait la tournée de Noël, ça veut tout dire: on ne se contente pas de fêter Noël une fois, on le fête sur environ trois semaines…à des endroits différents (en fonction de l’emploi du temps du Père Nicolas qui doit se rendre à tour de rôle dans plein de petits villages de montagnes). Notre mission venait à peine de commencer, nous n’avons donc pu fêter « que » deux Noël.

Pendant la journée passée à Tintat, nous avons visité le village, fait connaissance avec les karens. Je me suis également fait soigner le pied par la « médecin » du village…je n’étais pas très rassurée: deux semaines de béquilles et voilà qu’elle me les arrache des mains en rigolant et commence à me faire un massage ultra douloureux en appuyant partout et en ajoutant dessus toutes sortes de plantes bizarres et brûlantes qu’elle avait jetées dans le feu précédemment. Enfin…ça a marché, le lendemain, je marchais de nouveau 🙂

L’après-midi passa trèèès lentemment. Hé oui, les Karens adorent glander au même endroit, sans rien faire, pendant des heures. On a vite appelé ça « les journées foireuses à la karens » 🙂

Une maman et son bébé

Une maman et son bébé

Le spectacle du soir à Tintat était bien différent de celui de Maela. En effet, le camp de Maela a pas mal de moyens financiers (grâce aux ONG entre autres). Les déguisements était recherchés, les chanteurs avaient eu des cours de chants et de chorégraphies et l’installation sonore était digne d’un spectacle à Forest National…enfin presque 😉 Tintat, étant un minuscule village reculé dans les montagnes, proposait un spectacle plus « modeste » mais tellement plus authentique.

Spectacle des petits

Spectacle des petits

Tintat vu d'en haut

Tintat vu d’en haut

Sous une maison, un cochon et ses petits

Sous une maison, un cochon et ses petits

Moi avec la médecin du village

Moi avec la médecin du village

Du piment qui sèche par terre

Du piment qui sèche par terre

Un noël à la Karen : Maela, le camp de réfugiés

Les karens représentent la plus grande minorité ethnique de la Thaïlande (+- 250.000). Ils sont originaires du Tibet et ont émigrés petit à petit en Birmanie puis en Thaïlande il y a environ 300 ans. Mae Sot, étant à la frontière avec la Birmanie accueille une multitude de Karens. Voilà pourquoi notre ville regorge d’ONG diverses. Plusieurs camps de réfugiés ont ainsi été créés au fur et à mesure des décennies. Les karens des camps de réfugiés sont en général des clandestins ayant passé la frontière (rivière) sur de grosses bouées. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, vu leurs maisons si pauvres, ils sont extrêmement bien éduqués, certains ont mêmes des statuts prestigieux (chirurgiens dentistes…). Le jour où ils décident de rentrer dans le camp pour y habiter, ils font une croix sur leur liberté.

Entre les arbres, on apperçoit une minuscule partie du camp de Maela (près de Mae Sot).

Entre les arbres, on apperçoit une minuscule partie du camp de Maela (près de Mae Sot).

En effet, dès leur arrivée en Thaïlande, deux choix s’offrent à eux: le premier : ils rejoignent un camp, où la vie est assez facile (bien gardé et sécurisé par des militaires), beaucoup d’aide reçue par les ONG (donc personne ne meurt de faim ni de froid ni de maladies facilement guérissables), excellente éducation, notamment en anglais…mais dépourvue de liberté, car une fois qu’on y rentre, on n’en sort plus! Sauf certaines exceptions comme une acceptation dans une université du pays ou le payement de sommes astronomiques pour racheter sa liberté, ce qui arrive rarement bien-sûr.

Le second choix: rester libre mais travailler extrêmement dur, sans papiers, dans des villes comme Mae Sot. Là, ils ne sont parfois pas bien traités et sont constamment dans la peur d’être renvoyé dans leur pays au moindre faux pas. Voilà pourquoi beaucoup de restaurants ici embauchent des karens birmans, car ils ne sont pas chers et ont un comportement exemplaire.

Les maisons de plus près...

Les maisons de plus près…

Beaucoup d’autres Karens se sont réfugiés dans les montagnes thaïes, voilà pourquoi il existe une multitude de petits villages Karens dans les coins retirés de la Thaïlande. Ils sont difficilement visibles, et parfois arriver jusque là est un vrai parcours du combattant (impossible sans Jeep) surtout en saison de pluies.

Pour Noël cette année, nous avons été invités au camp de Maela pour un grand spectacle. Ce camp s’étend sur +- 5km et compte plus de 50.000 réfugiés. Chants, danses, mimes, pièces de théâtre, acrobaties…étaient au programme. Leur version de l’Annonciation était assez amusante (en gros, on a rien compris, une sorte de Darkvador sort d’un avion en feu en hurlant…on n’a pas trop vu le rapport avec l’ange Gabriel apparu 5 minutes avant). L’interprétation de la Nativité était encore plus surprenante surtout car elle était suivie de près par un gros homme déguisé en femme chantant sur « Wanna be » des Spices Girls…Pourquoi pas, restons ouverts 🙂

Spectacle dans le camp à Maela

Spectacle dans le camp à Maela

La foule de réfugiés regardant le spectacle

La foule de réfugiés regardant le spectacle

Cette entrée a été publiée le janvier 10, 2013. 1 commentaire

Après l’effort, le réconfort…

Pavillon à l'Université de L'Assomption de Bangkok

Pavillon à l’Université de L’Assomption de Bangkok

Voici quelques photos de lieux, aux alentours de Bangkok, que nous  avons eu la chance de visiter lors de notre mois dans la capitale thaï…

Université de L'Assomption de Bangkok

Université de L’Assomption de Bangkok

Cascades à Erawan

Cascades à Erawan

Le pont de la rivière Kwaï

Le pont de la rivière Kwaï

Palais royal

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Extérieur du temple Wat Po

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Bouddha d’or du temple Wat po

Bateau allant d'une rive à l'autre du fleuve du Chao Phraya (Bangkok)

Bateau allant d’une rive à l’autre du fleuve du Chao Phraya (Bangkok)

Match de boxe Thaïe au Stade National

Match de boxe Thaïe au Stade National

Les cours de thaï

Après un mois de cours intensifs de thaï, une chose est certaine : on est rodé pour commencer notre mission! Enfin, c’est ce qu’on croit 🙂 Pour se faire comprendre, pas de problème, mais pour comprendre ce qu’on nous répond, c’est plus difficile! Surtout que beaucoup de sons ne sont pas les mêmes que chez nous, on est donc obligé de prendre une tête de crétin pour prononcer certains mots. La langue thaï se compose de 5 tons: montant, descendant, neutre, haut et bas.

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Benoît avec Marie (volontaire au Nord), la Prof et le dernier de la classe, un japonais qui touchait rien…

En gros, le même mot peut dire 6-7 choses différentes. Exemple: « kao » veut dire montagne, île, blanc, du riz, neuf… « Kay » peut dire poulet, oeuf, malade, je suis à vendre…et le meilleur est « Klay », qui peut dire près ou loin en fonction du ton. En gros, ce n’est pas toujours très facile à comprendre et on se prend tout le temps des fous-rires.

Si vous voulez vous mettre au thaï, voici quelques bases (en phonétique):

– Khun chuu aray kha? Comment tu t’appelles?

– Nii passathaï riakwa aray kha? Comment tu appelles cela en thaï?

– Sawatdii pii may! Bonne année!

– Pèèng maak, loot day may kha? C’est cher, merci de baisser le prix

– Dichan Choop aahaan’thaï tee may pèèt. J’aime la nourriture thaï pas trop épicée.

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Dernier jour de cours…Yzé toujours en béquille.

Les incontournables de Bangkok

Depuis une dizaine de jours nous sommes à Bangkok (Krungthèèp en Thaï) dans le but d’apprendre les bases de la langue Thaï. Le matin nous suivons 4 heures intensives de cours. Et oui, à 4 en classes pas moyen d’essayer de s’endormir sur son banc. Nous sommes 3 francophones et un japonais qui ne parle pas anglais. Etonnamment nous nous débrouillons mieux que lui. L’après-midi nous sommes libres de visiter la capitale, de se reposer, de réviser les cours,… Le temps chaud et lourd fait que la plupart du temps nous … dormons :-).

Bangkok by night le long du fleuve.

Bangkok by night le long du fleuve.

Le 28 novembre a eu lieu la fête « Loy Kratong » (fête des lumières flottantes, dans l’air ou sur l’eau). Cette fête traditionnelle célébrée dans toute la Thaïlande chaque année marque la fin de la saison des pluies. Nous avons été très étonné de voir qu’après cette date débuta la période sèche. En effet, la veille il pleuvait encore des cordes. Nous sommes d’ailleurs revenu des cours trempé jusqu’à la moelle (10 minutes de marche). Le principe du Loy Kratong est de déposer sur le fleuve un « Kratong », petite barquette en feuille et en fleur, qui symbolise tous nos péchés. Ceux-ci s’en vont alors et nous sommes purifiés. Imaginez des milliers de Kratong flottant sur le fleuve, et des lumières dans le ciel. Un vrai spectacle!!! Voici quelques magnifique photos de cette fête.

Voici ce que le Loy Krathong donne en vrai. Admirer les centaines de petites loupiottes...

… mais en vain. Voici ce que le Loy Krathong donne en vrai.

Voici une belle image du Loy Krathong sur le fleuve Chao Phraya. Un magnifique spectacle auquel on s'attendait...

Voici une belle image du Loy Krathong sur le fleuve Chao Phraya. Un magnifique spectacle auquel on s’attendait…

Histoire de se remettre de toutes nos émotions et de se détendre entre deux visites culturelles (et pour fêter l’anniversaire d’Yzé), nous sommes allés voir des varans en libertés dans le grand parc Lumpini, poumon de Bangkok. Ces énormes créatures préhistoriques aux allures de dinosaures, peuvent atteindre 5m de long et 200kg.

Varan relativement imposant (1,5 m).

Varan relativement imposant (1,5 m).

Varan dans l'eau... De loin, on ne distingue pas trop s'il s'agit d'un serpent ou d'un crocodile.

Varan dans l’eau… De loin, on ne distingue pas trop s’il s’agit d’un serpent ou d’un crocodile.

Varan d'un gros calibre (2,5 m) utilisant l'arbre pour pousser son déjeuner dans son gosier.

Varan d’un gros calibre (2,5 m) utilisant l’arbre pour pousser son déjeuner dans son gosier.

Le 5 décembre, par contre, c’est la fête du roi, événement incontournable du pays!! Pas question de faire une sieste :-). Toute la ville est en fête pour acclamer le roi fort aimé de son peuple. Ce roi règne déjà depuis plus de 60 ans (couronné en 1950). Du haut de ces 86 ans il est le plus ancien chef d’Etat en exercice actuellement. Le 5 décembre, le jour de son anniversaire, est également la fête des pères. Quelques jours avant celui-ci, sont déposées dans toute la ville des photos glorifiantes du roi et de sa reine. Waaaauuuw !! Après un Loy Krathong de malade, voici ce que la fête du roi à donné…

Lors de la fête du roi, tout le monde allume une bougie jaune, couleur du mercredi (jour de naissance du roi).

Lors de la fête du roi, tout le monde allume une bougie jaune, couleur du mercredi (jour de naissance du roi).

Un défilé de fanfares le long du palais du roi (derrière le mur blanc).

Un défilé de fanfares le long du palais du roi (derrière le mur blanc).

Khom Loi allumé par des Thaïs...

Khom Loi allumé par des Thaïs…

Le ciel plein de Khom Loi. Vraiment magnifique!!

Le ciel plein de Khom Loi. Vraiment magnifique!!

Un Khom Loi dont le balon a brulé...

Un Khom Loi dont le balon a brulé…

Le jour suivant, quelques cocktails bien mérités à € 2,5…

No comment...

No comment…

Mae Sot, à la découverte de notre ville

Carte de la Thaïlande, Mae Sot se trouvant au Nord-Ouest.

Mais où se trouve Mae Sot ?

Mae Sot est une ville au Nord-Ouest de la Thaïlande, dans la province de Tak. Elle est frontalière avec la Birmanie et connue pour son commerce et pour son nombre important de réfugiés Birmans. Cela a donc été à la base de la création de beaucoup d’ONG occidentales. Il est donc courant de croiser des blancs dans cette petite ville. La population est fort diversifiée: Birmans, Indiens, Chinois, Thaïs, Karens, etc. se côtoient quotidiennement. Nous voilà donc obligé d’apprendre quelques mots de toutes ces langues afin de pouvoir survivre. Le jeu entre volontaires, est de reconnaître au visage la nationalité de son interlocuteur histoire de ne pas se tromper et de se prendre un grand moment de solitude. Petit indice: les Thaïs sont moins jaunes que les Birmans, qui eux ont un visage plus rond que les Karens. Ces derniers plus grands que les Chinois qui ont, quant à eux, les yeux les plus bridés. En ce qui concerne les Indiens, pas de doute, on est rodé.